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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.folio-lesite.fr/couv_maxi/01061488542.gif?13878099347760.5134185447725155

 

Les premiers flocons ont quelque chose de féerique. Ils rapprochent les couples dans la chaleur des veillées, étouffent les bruits, étirent les ombres et masquent les traces. Dans le jardin familial des Becker, un bonhomme de neige fait son apparition, sorte de croquemitaine blanc, ses grands yeux noirs braqués vers les fenêtres du salon. Le lendemain matin, la mère a disparu ; seule reste une écharpe rose autour du cou du bonhomme de neige...
Trop de femmes en Norvège, depuis des années, n'ont plus donné signe de vie le jour des premières neiges. Harry Hole reçoit une lettre qui lui annonce d'autres victimes. D'une sobriété étonnante, l'inspecteur va se retrouver confronté, pour la première fois de sa carrière, à un tueur en série agissant sur son territoire. L'enquête le conduira jusqu'au gouffre de la folie.


Ce Bonhomme de neige est la septième enquête de l'inspecteur Harry Hole, norvégien de son état, et probablement l'un des pires flics qui existent, si l'on se réfère à ses rapports sociaux. L'un des meilleurs, si l'on se fie à ses résultats. C'est sur la recommandation d'un ami (merci Nico) que j'ai donc entamé cette lecture, et ma foi, je ne me suis pas senti dépaysé, ayant commencé à défricher un peu la littérature policière nordique. C'est un domaine où les auteurs, du moins ceux qui sont traduits chez nous, sont excellents. Ils partagent ce côté désenchanté, cette écriture sèche et diablement efficace qui les rendent véritablement incroyables. Je n'ai pas pu lâcher ce roman, malgré ses 580 pages, lequel promet beaucoup de surprises, de fausses pistes et de moments forts. Hole est un sacré personnage... 

 

Bon, ce ne sera pas la première fois que je lis les bouquins d'une série dans le désordre. Je ne me suis pas senti perdu, donc, même si la vie de Hole semble au moins aussi mouvementée que sa carrière... Je lirai les autres romans de Jo Nesbo avec plaisir.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://club-stephenking.fr/img/NEWS/septembre/2013/StephenKing-DocteurSleep-albinmichel.jpg

 

Accompagnée par une tournée "européenne" de son auteur (je vous en parle et ), la sortie de ce 37ème (si mes comptes sont bons) roman de Stephen King était très attendue. A plusieurs titres, le moindre n'étant pas qu'il s'agit là d'une suite à Shining.

 

Car oui [SPOILER], si l'hôtel Overlook explose à la fin du roman (adapté par Kubrick), tuant Jack Torrance, il n'en est pas de même pour sa femme et son fils, Wendy et Danny. [/SPOILER] Et King avoue, dans sa postface, que le personnage de ce dernier n'avait peut-être pas livré tous ses secrets, et que régulièrement, parfois à des moments impromptus, il en venait à se demander quel âge pouvait avoir Danny, ce qu'il devenait, etc.

 

Et puis un jour il s'y est mis. Danny Torrance, après pas mal d'années d'errance au cours desquelles il a touché le fond à cause de l'alcool, comme son père, a fini par poser son sac à Frazier, dans le New Hampshire. Parce que son intuition lui disait que c'était là. Assez vite, désireux de s'insérer, il s'inscrivit au cercle local des Alcooliques Anonymes, trouva un boulot stable : aide-soignant dans une maison de repos pour personnes âgées, où son étrange pouvoir mental lui valut une place toute particulière et un surnom. Car lorsqu'un résident de la Maison Rivington était sur le point de passer, le chat qui rôde (qui s'appelle Azrael, comme dans les Schtroumpfs) dans l'établissement vient lui rendre visite, puis c'est au tour de Danny, qui vient tenir la main et accompagner le mourant dans son dernier sommeil. "Docteur Sleep", son nouveau surnom, était né.

 

Parallèlement une petite fille, prénommée Abra, domiciliée à quelques kilomètres, fait preuve dès sa plus tendre enfance de pouvoirs étranges : capable de pénétrer l'esprit de quelqu'un à distance, elle peut aussi faire danser tout un arsenal de petites cuillères au plafond ou projeter une forme astrale d'elle-même. Et accessoirement elle prend contact avec Danny, car à l'asdolescence elle découvre par hasard le tragique destin d'un petit garçon porté disparu...

 

Ce nouveau King est étrange, comme souvent. Pourtant il nous fait revenir sur des terres qu'il a arpentées plusieurs fois par le passé, celui du psychisme (on pourrait même dire le super-psychisme) des enfants ou des adolescents. Je dis bien des. Car malgré ses 40 ans, Danny, qui se fait désormais appeler Dan, est quelque part, encore, ce petit garçon de 5 ans que son père rendu fou par l'ivresse et l'angoisse de la page blanche pourchasse dans les couloirs d'un hôtel peuplé de fantômes... Ces fantômes qui le hantent toujours, et vont jouer un rôle crucial dans sa destinée, et celle d'Abra.


Docteur Sleep est aussi un roman vampirique. Il parle de vampires psychiques, des créatures très particulières qui inhalent l'âme de leurs victimes au moment où elles expirent. Dan, lui, voit cette âme s'échapper puis s'étioler, délivrées par sa présence auprès des défunts.

 

Disons-le tout net, ce Docteur Sleep n'est pas le meilleur bouquin de King. La densité et les sujets de 22/11/63 et Dôme (pour ne citer que des titres récents) les mettent dans le peloton de tête. Ce roman est, disons, dans le peloton grouillant et foisonnant que forme une bonne vingtaine de titres. Procédé surprenant, l'arc narratif qui donne son nom au bouquin sert presque de prétexte ; à la limite, sans lui, l'histoire se tiendrait. Et c'est dommage, car cela aurait aussi pu faire le sujet d'un bouquin à part. Peut-être une piste pour une autre suite, d'autant plus qu'Abra et Dan n'en ont peut-être pas fini avec leurs histoires respectives...

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Olivier Péru a débuté en tant que scénariste et dessinateur de bandes dessinées, auprès de son frère Stéphane. Mais depuis quelques années il se sent pousser des ailes au niveau narratif, et souhaite explorer de nouveaux horizons. Un premier roman, Druides, l'a révélé au grand public. Il poursuit l'expérience avec Martyrs, qui devrait compter trois volets.

 

Helbrand et Irmine sont des assassins professionnels. Ce sont des Arserkers, un peuple réputé pour ses aptitudes physiques exceptionnelles et ses yeux d'or. Ils n'ont peur de rien, excepté des fantômes. Et lorsqu'Irmine, le frère cadet d'Helbrand, se trouve fce à un revenant qui lui ressemble étrangement dans une ville déserte, sa vie bascule. Mais avant qu'il ait le temps de réfléchir à son destin, son aîné et lui se retrouvent dans la garde privée de la dernière descendante d'une famille de seigneurs tout-puissants, totalement soumise à l'autorité du roi du Palerkan, lequel doit lutter contre son obésité galopante tout autant que contre des révoltes à ses frontières. Parallèlement, un étrange guerrier borgne semble veiller sur la destinée des deux frères...

 


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Vous l'aurez compris, Olivier Péru nous propose d'emblée un monde riche, fortement inspiré des sociétés médiévales européennes. Son premier tome réussit à bien asseoir la société qu'il a inventée, avec ces castes de guerriers marginaux, sa religion polythéiste et sa géographie particulière (le monde n'est composé que d'un seul Etat). Lui-même dessinateur et illustrateur, il enrichit tout cela par une carte de ce monde, et des visuels de cartes de tarot, lesquelles vont jouer un rôle dans l'histoire.

 

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Ce premier tome, malgré son format de poche, est un sacré morceau. Près de 700 pages qu'il n'est pas évident d'engloutir, tant le récit est émaillé de détails, tant la langue est riche, sans être particulièrement inventive. Ce n'est pas un souci, car les relations entre les personnages sont à la fois inspirées des modèles médiévaux et de notre monde moderne. Olivier Péru incarne, avec d'autres, une véritable relève dans l'imaginaire français, procurant un énorme plaisir de lecture, tout en laissant ses lecteurs particulièrement frustrés par une fin de tome 1 très accrocheuse. On a envie de savoir quel va être le destin d'Irmine et Helbrand. Vite. Le tome 2 devrait arriver en 2014, et le troisième, conclusif, l'année suivante.

 

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Allez, on change un peu l'ordinaire du présent blog pour vous parler de deux livres d'illustration jeunesse qui m'ont particulièrement séduit ces derniers temps. Tous les deux édités par les Editions Margot, ce sont de beaux objets, certes un peu encombrants (38 cm x 27,4 cm), mais l'éditeur a fait le choix de laisser autant de place que possible aux illustrations.

 

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Ici reposent les oiseaux est écrit par Anne-Fleur Drillon, et illustré par Etienne Friess. Il reproduit les carnet d'un savant fou, Ernest Sémaphore, qui sur une île tropicale déserte, a laissé libre cours à son imagination et créé des oiseaux mécaniques, avec des caractères et des caractéristiques très différents. Chaque "espèce" est représentée par un texte explicatif sur le comportement de l'oiseau, des illustrations le mettant en scène (y compris des recherches). Citons le Hululeur nocturne, à l'allure de hibou, fabriqué à partir de vieux transistors qui se déclenchent de manière impromptue, le Colibricoleur, composé essentiellement d'un bidon d'huile, aussi maladroit qu'hyper-actif, ou encore le Pélican à vapeur, qui nettoie les eaux polluées grâce à son bec qui peut s'ouvrir démesurément. Des illustrations en double page et la présentation rapide d'essais ratés, sans oublier de véritables présentations d'oiseau qui ont inspiré nos deux auteurs donnent un véritable cachet à l'ouvrage, qui a un coté steampunk assumé.

 

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Blanche raconte l'histoire d'une petite fille du même prénom, créée par un couple de vieillards dans un pays lointain (la Russie ou son double fantasmé), à partir d'une matriochka de neige sur laquelle on a posé deux pierres bleues en guise d'yeux. Blanche est une petite fille délicate et gentille, et redonne l'espoir à ce couple stérile, qui sait que leur bonheur sera de courte durée... Ici les textes, en rimes, sont illustrés par des bustes ou des illustrations pleine page (mais pas seulement) en noir et blanc, parcourues par des poissons, qui donnent un côté onirique à ce conte. Troublant.

 

Merci à Anabelle pour la découverte.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.albin-michel.fr/images/couv/7/4/9/9782226251947g.jpg

 

Le corps enfoui d’une enfant, découvert dans la steppe par des nomades mongols, réveille chez le commissaire Yeruldelgger le cauchemar de l’assassinat jamais élucidé de sa propre fille. Peu à peu, ce qui pourrait lier ces deux crimes avec d’autres plus atroces encore, va le forcer à affronter la terrible vérité. Il n’y a pas que les tombes qui soient sauvages en Mongolie. Pour certains hommes, le trafic des précieuses « terres rares » vaut largement le prix de plusieurs vies. Innocentes ou pas.

 

Un polar en Mongolie. Et pourquoi pas, les Etats-Unis, les pays nordiques ou la France n'ont pas l'apanage du crime. Ian Manook, auteur français (il s'agit donc très probablement d'un pseudonyme) qui a pas mal roulé sa bosse, nous propose donc une immersion dans la société mongole d'aujourd'hui, marquée par l'influence chinoise, la corruption des flics (ok, ça c'est partout) et des traditions ancestrales en perte de vitesse. Car Yeruldegger, flic bourru détruit par la mort tragique de sa fille, a été élevé, comme nombre de jeunes mongols de sa génération, dans un temple shaolin, où il a appris un certain nombre de techniques de combat, mais aussi les traditions sociétales de son peuple.

 

Les deux affaires sur lesquelles Yeruldegger va enquêter (le corps de la petite fille, mais aussi le meurtre sordide de trois travailleurs coréens et de deux prostituéees mongoles) vont marquer un tournant décisif dans la carrière de Yeruldegger. Car au-delà des liens qui peuvent unir ces différentes affaires, elles vont lui permettre de faire le point sur sa famille, sa situation amoureuse, et de mettre à jour de drôles de pratiques au sein de la police et de l'économie de son pays...

 

On pourrait croire que le cadre, très exotique, rendrait la lecture pas forcément aisée, mais Ian Manook semble avoir compris pas mal de rouages du roman policier, il propose une sorte d'épopée moderne, à plusieurs voix, qui nous emmène des steppes interminables à l'ultra-modernisme d'Oulan-Bator, la capitale, avec tout de même une nette préférence pour les plaines mongoles et un peu de forêt. Il y a quelques moments où le rythme retombe un peu, mais dans l'ensemble c'est très plaisant à lire, l'immersion dans la société mongole contemporaine est intéressante, et le construction du récit plutôt cohérente. Et il y aura une suite, très surprenante paraît-il, je suis curieux de la lire...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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http://ressources.bragelonne.fr/img/livres/2011-07/1107-cardinal-i_org.jpg

 

Paris, 1633. Les dragons menacent le royaume.
Surgis de la nuit des temps, ils sont décidés à restaurer leur règne absolu. Usant de sorcellerie, ils ont pris apparence humaine et créé une puissante société secrète, la Griffe noire, qui conspire dans les plus grandes cours royales d’Europe.
Pour déjouer leurs complots, Richelieu dispose d’une compagnie d’aventuriers et de duellistes rivalisant de courage, d’élégance et d’astuce. Des hommes et une femme aux talents exceptionnels, prêts à braver tous les dangers et à risquer leur vie pour la Couronne : les Lames du Cardinal !

 

J'avais dans ma pile à lire depuis longtemps (un an ? deux ?) cette intégrale à la réputation flatteuse, qui aurait fait de Pierre Pevel une sorte de chef de file francophone d'une renaissance d'une certaine forme de littérature.

 

Publié par Bragelonne, maison phare de la fantasy en France, Pierre Pevel a un jour dit à son éditeur : "Tu vas rire, j'ai l'intention d'écrire une histoire de cape et d'épées avec des dragons et le Cardinal de Richelieu". Mais celui-ci n'a pas ri, et a même encouragé l'auteur à développer son idée. Il en résulte trois romans, publiés avec succès par Bragelonne et réunis dans cette belle intégrale.

 

Très vite Pierre Pevel nous met dans l'ambiance. Sa Paris de 1633 est décrite avec précision, il nous plonge dans les bas-fonds, ou au contraire les palais avec un luxe de détails qui force le respect, bien qu'il prenne des libertés parfois, mais c'est pour les besoins de son histoire, donc ça passe sans problème. Un peu au détriment de l'action parfois, mais on s'y croit.

 

Le premier tome est introductif, il nous permet de nous familiariser avec cette petite dizaine d'aventuriers émérites, aux caractères très dissemblables mais aux aptitudes complémentaires, placés sous les ordres de la Fargue, qui reconstitue son groupe au début de l'histoire après une première dissolution cinq ans plus tôt. C'est très fourni, un poil confus parfois, mais on sent que l'auteur a déjà un canevas très précis, et que nombre d'éléments a priori sans intérêt vont avoir leur utilité par la suite.

 

Le second tome est moins dense, mais aussi plus échevelé. Les dragons y tiennent une place plus importante, et sont moins suggérés. Et bien sûr ce tome 2 s'achève sur un énorme cliffhanger.

 

Le troisième est dans le même ton, avec ce mariage assez heureux entre roman de cape et d'épées (un peu comme Les Trois Mousquetaires, d'ailleurs des personnages du classique de Dumas sont présents dans le néo-classique de Pevel) et de fantasy, cette part-là étant quand même franchement réduite. C'est peut-être mon grand regret dans cette lecture, j'aurais aimé un peu plus de dragons, de magie...


Les trois tomes peuvent se lire indépendamment, car Pevel prend le temps de faire des rappels, de présenter ses personnages à chaque tome, ce qui permet à tout un chacun de raccrocher les wagons s'il prend le train en marche.

 

La scène finale prend place dans le plus beau monument de Paris (non, pas celui-là, souvenez-vous de l'époque), et propose un véritable feu d'artifice (au propre comme au figuré) qui parachève de fort belle manière cette trilogie.

 

En définitive ces Lames du Cardinal furent une bonne lecture, grâce à une plume plutôt élégante, assortie d'une belle inspiration classique et une immersion dans le Paris du début du XVIIIème siècle toute en précision. Le rythme aurait peut-être mérité d'être resserré, mais l'impression finale est celle d'un bon moment, malgré la part ténue de la fantasy.

 

A noter que Pierre Pevel a obtenu le Prix des lycéens aux Imaginales 2009 (l'un des grands festivals de l'imaginaire français) et le prix Morningstar du David Gemmell Legend Award en 2010. Le succès et la renommée du titre sont tels qu'un jeu de rôle va bientôt sortir.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.albin-michel.fr/images/couv/0/3/9/9782226251930g.jpg

Depuis une ou deux ans j'ouvre mon champ de découverte de l'imaginaire, et le polar fait partie de ces axes d'ouverture. Je ne connaissais pas du tout Lisa Gardner, mais elle m'a été chaudement recommandée, du coup j'ai essayé son dernier roman, Preuves d'amour.

 

Nous sommes à Boston. La police municipale reçoit, un dimanche matin, un appel concernant une femme-flic de la police d'Etat qui aurait abattu son mari chez eux, et dont la petite fille de 6 ans aurait disparu... Le commandant D. D. Warren (héroïne d'un autre roman de Gardner) et l'officier Bobby Dodge, officier de liaison, sont dépêchés sur les lieux et chargés de l'enquête. Tout semble clair : Tessa Leoni aurait abattu son mari Danny après que ce dernier l'aurait violemment molestée. Personne par contre ne sait ce qu'est devenue la petite Sophie... Mais peu à peu l'affaire révèle de sombres secrets, et les mauvaises personnes ne sont pas forcément celles qu'on croit...

 

Lisa Gardner fait preuve d'une grande connaissance des procédures des différentes polices. Son style est assez direct, factuel, ce qui n'empêche pas par moments des respirations avec les introspections des personnages. Car elle a choisi de nous mettre dans la peau de trois d'entre eux : Tessa, D.D. (deux femmes, dont l'une est dans un état particulier) et dans une moindre mesure, Bobby. Ce qui permet une montée en puissance parallèle, avec des personnages qui interagissent directement mais dont la perception est forcément différente. Le récit est nerveux, enlevé, mais somme toute relativement classique sur ses deux tiers. Puis lorsque D.D s'arrache à sa condition de "victime/criminelle" pour devenir "actrice/chasseuse", on passe à une dimension supérieure, extrêmement prenante. J'avoue, j'ai dévoré les cent dernières pages, le suspense étant demeuré entier.

 

 

Je lirai d'autres romans de Lisa Gardner avec plaisir.

 

Spooky

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Tiens, un thriller dans l'Egypte des pharons... Et pourquoi pas ?

 

Nous sommes à Thèbes, appelée Ouaset, en Egypte, au XVème siècle avant notre ère. Le jeune scribe Sennefer est rattaché au service des inventaires du port fluvial de la cité aux cent portes, capitale du Double Pays. Alors que la ville attend avec fébrilité la crue et la nouvelle année, une étrange erreur administrative retient son attention. Il ne se doute pas qu'il vient de mettre le doigt dans un engrenage infernal qui va changer sa vie à jamais. Accompagné de son ami Pahy, vétéran des guerres d'Asie, son enquête le mène aux maisons d'embaumement aux montagnes du Grand Désert de l'Est, et le confronte à une machination qui porte les ténèbres au coeur même du royaume.

 

Tout de suite, le souci de véracité du decorum force le respect. Je ne sais pas si Cédric Chaillol est un historien spécialiste de l'Egypte antique, mais sa connaissance de cette période semble très approfondie, car son thriller s'inscrit dans une époque, un lieu et même une philosophie très clairement expliqués. Mais on peut être un excellent historien et être barbant... Ce n'est pas le cas de l'auteur, qui a une plume assez remarquable, son style mêlant action et intériorisation avec pas mal de bonheur.

 

Le fond de l'histoire est une enquête policière mettant en scène un scribe aidé par un ancien soldat qui est une sorte de couteau suisse avant l'heure, soit une intrigue un peu à l'ancienne, mais qui fonctionne assez bien, car l'auteur a pris le soin d'expliquer que ledit scribe est un érudit, ce qui explique sa vivacité d'esprit. Cependant la partie policière me semble manquer d'un peu de clarté ; certains ressorts liés à l'intrigue principale, notamment les implications des personnages, m'ont semblé relativement peu clairs. Mais la qualité d'écriture a pallié ces manques, et permis à l'histoire d'arriver à bon port.

 

A noter la bonne idée de l'éditeur de compléter le roman par une trentaine de pages d'annexes, présentant justement les personnages, mais aussi et surtout le contexte politique et religieux dans lequel ils évoluent. Très utile. Je serai curieux de suivre les futures aventures de Sennefer.

 

Spooky

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http://clefargent.free.fr/images/lelivredelamort_recto.jpg

 

Ahah je vous vois venir, vous pensiez que j'allais remettre en avant un article écrit il y a quatre mois, soudainement pris de délire et précocement radoteur. Mais que nenni, il ne s'agit pas là d'une aventure du Bourbon Kid, mais bel et bien d'un livre très différent, qui plus est écrit il y a plus d'un siècle.

 

Mais reprenons au début. Edouard Ganche est, dans sa jeunesse des années 1880, le fils d'un madecin de campagne, qui dès l'âge de 6 ans accompagne son père sur les routes, au chevet des patients, très tôt confronté à la mort et au fait des pratiques médicales. Très intéressé par ces sujets, ainsi que par la vie de Frédéric Chopin (mais ça n'a rien à voir), il va grandir en développant ses connaissances, et tenter, par ses écrits, de repousser la Faucheuse, de l'exorciser, de la démythifier aussi.

 

Car contrairement à beaucoup de poètes romantiques, il va occulter totalement la religion et les mythes, pour nous livrer un portrait sans concession et sans fard de celle qui met un terme à la vie, d'un point de vue biologique. Le Livre de la Mort paraît en 1909, reçoit un accueil enthousiaste de la presse. Dans les années qui suivent, Ganche pense à en refaire une nouvelle édition, qui ne verra pas le jour de son vivant, puisqu'il décède en 1938 dans des circonstances mystérieuses. Ayant laissé de nombreuses notes, son oeuvre, telle qu'il l'avait rêvée, verra tout de même le jour... en 2012.

 

Le Livre des Morts est un recueil de nouvelles mettant en scène, soit en tant que sujet principal, soit en tant que sujet connexe, la mort. Mais il ne s'agit pas d'une entité mythique ou mythologique, elle est appréhendée ici comme une réalité biologique, qui met un terme définitif à l'existence, rend l'enveloppe flasque et immédiatement aux prises avec les microbes qui la rongent. En 13 nouvelles Ganche tire le portrait de la Faucheuse, à la Morgue, à l'Hôpital, au cimetière, à l'amphithéâtre (de la faculté de médecine). Les récits, à l'exception d'un -mais je vais y revenir- s'efforcent tous de rendre les évènements, de détailler les décors ou les procédures de façon très scientifique, les récits étant parfois truffé de termes techniques et anatomiques. Ce qui rend la lecture parfois un peu difficile, certains termes n'étant pas du tout connus de votre serviteur (et donc, a priori, du grand public).

 

Attention aux âmes sensibles, bien sûr, certains de ces récits ne lésinant pas sur les moyens concernant une autopsie, ou la lente décomposition d'un cadavre. Pourtant Ganche fait une entorse à son souci de réalisme et de rigueur scientifique. Au cours d'un récit judicieusement intitulé "La Danse des morts", un flâneur du cimetière du Père lachaise assiste à un ballet mettant en scène entre autres des trépassés célèbres. Cette parodie macabre est la seule survivance de fantastique dans le recueil.

 

Cette édition définitive du chef d'oeuvre d'Edouard Ganche est accompagnée d'un appareil critique léger, de l'évocation de la vie de l'auteur, ainsi que de la reproduction d'une partie de la réception critique de la première édition, en 1909. Un petit texte explique aussi l'illustration de couverture de l'ouvrage, illustration déjà présente dans l'édition de 1909. Il s'agit du Transi de René de Châlons, une sorte de gisant présent dans une église de Bar-le-Duc, en Meuse, représentant René de Châlons, prince d 'Orange, mort en 1544. Celui-ci aurait demandé au sculpteur de le représenter tel qu'il se présente... trois ans après sa mort. L'oeuvre, d'un réalisme frappant, est attribuée à Ligier Richier.

 

Une oeuvre que certains qualifieront de morbide, mais qui constitue une curiosité.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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A la suite d'une chute de cheval, la lycéenne Satine Müller est immobilisée pendant ses vacances d'été ; elle décide d'en profiter pour écrire un pamphlet destiné à montrer du doigt la mode de la vampirophilie, dont sa meilleure amie Carla est la plus belle représentante... Le hic, c'est que visiblement certains de ses camarades n'apprécient pas du tout sa satire, diffusée sur internet et le journal interne de son lycée...

 

Sophie Jomain fait partie, avec Cassandre F. Amaranthe et Marika Gallman, de cette nouvelle génération d'auteures francophones ayant connu le phénomène Twilight et cherchant à s'en démarquer sans toutefois se départir de leur passion pour les saigneurs de la nuit. Ce premier roman a placé Sophie dans le peloton de tête de cette mouvance, car elle fait preuve d'une certaine maîtrise de l'écriture, et la structure de son récit apparaît claire assez vite.

 

Attention, ce roman est dans une mouvance "young adult", son héroïne à 17 ans, et a donc des préoccupations de son âge. Toutefois Sophie Jomain évite d'en faire un personnage trop cucul la praline, c'est plutôt, à l'instar de la Maeve Regan de Marika Gallman, un caractère de cochon, capable de foutre un bourre-pif à un garçon qui lui rend 20 centimètres s'il va trop loin. Là encore l'auteure évite d'aller trop loin dans la caricature, ses personnages sont relativement crédibles.

 

Le (1) présent sur la tranche du volume semble indiquer qu'il s'agit du début d'une série, mais la lecture du pitch des autres romans de l'auteure (7 en moins de 3 ans !) ne contient a priori aucun élément commun avec ce Pamphlet, si ce n'est la présence systématique des vampires.

 

Un bon roman, dont la trame est enracinée dans le réel, le fantastique étant très peu présent. Une bonne alternative pour les young adults aux mièvreries américaines.

 

Spooky

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